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Une conférence pour la paix au Cameroun

Elisabeth Asen
19 avril 2024

La rencontre est une initiative de la plateforme de la convention nationale des femmes pour la paix au Cameroun, lauréate en 2023 du Prix allemand pour l’Afrique.

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La conférence pour la paix dans les régions en crise du pays est soutenue par la fondation allemande Friedrich Ebert
Des femmes participants à la conférence de MarouaImage : Elisabeth Asen/DW

La conférence se tient à Maroua, capitale régionale de l'extrême-nord du Cameroun. Elle est soutenue par la fondation allemande Friedrich Ebert. L'objectif est de constater l’ampleur des conséquences de l’insécurité à la frontière entre le Cameroun et le Nigeria, et tenter de recenser les besoins des personnes déplacées. À peine arrivée dans la ville de Maroua, la délégation de la plateforme de la convention nationale des femmes pour la paix au Cameroun, met le cap sur Minawao, village situé à la frontière nord du Cameroun avec le Nigeria.

Environ un demi-million de femmes et de filles du pays ont été victimes de viol et d'autres formes de violence sexuelle au Cameroun
Un réseau de « tantes » aide les survivantes de viol au Cameroun Image : Elisabeth Asen Somo/DW

Ici, plus de 70.000 réfugiés sont hébergés. Beaucoup ont fui la violence de la secte islamiste Boko Haram au Nigeria.

Lydie, 20 ans, a déjà passé la moitié de sa vie dans le camp de Minawao.

La conférence est initié  par la plateforme de la convention nationale des femmes pour la paix au Cameroun
À Maroua, les femmes participent á une conférence sur la paixImage : Elisabeth Asen/DW

"Quand les troubles ont commencé, tout le monde partait chercher où se réfugier. Moi j'ai suivi ces personnes-là. Nous avons marché pendant deux jours et demi pour arriver jusqu'ici. Depuis dix ans ici, la vie est difficile. J'ai mangé hier mais aujourd'hui non, il n'y a plus de provisions", témoigne la jeune femme.

Dans ce camp de réfugiés, les témoignages sont poignants et se ressemblent.

"Nous avons vu des femmes et des filles déplacées et réfugiées qui ont perdu leurs maisons, leurs villages, elles n'ont plus d' avenir et ça c'est tragique. En plus, elles sont traumatisées, elles ont vu comment leurs enfants, leurs maris ont été tués…maintenant elles se retrouvent dans une communauté autre, elles n'ont rien à faire, pas de formation. Elles ne savent pas comment se loger, comment se nourrir…c'est la situation sécuritaire qui est difficile, la situation alimentaire difficile et c'est surtout la situation psychosociale qui est très difficile", affirme Nina Netzer est chargée du Cameroun et de l’Afrique centrale pour la fondation Friedrich Ebert.

Aide

Face à une telle situation, les membres de la convention nationale des femmes pour la paix

veulent aider les femmes et les enfants qui vivent ici.

Le reportage à Maroua de Élisabeth Asen

"Les femmes ont appelé à ce qu'il y ait plus de centres psychosociaux dans tous les départements de notre région. Et donc nous avons formulé des recommandations dans le sens de renforcer ou de développer une collaboration avec les instances étatiques pour pouvoir apporter notre contribution"  soutient Aissa Doumara coordinatrice régionale de l'association  de lutte contre les violences faites aux femmes dans l'extrême-nord.

Entre décembre 2023 et janvier 2024, 7.000 personnes ont été déplacées à la suite des attaques des groupes armés non-étatiques dans la région, d’après un rapport conjoint de l’Onu et d’autres organisations humanitaires. Comme les groupes armés continuent de semer la terreur dans cette partie frontalière avec le Nigéria, d’autres arrivées ne sont pas à exclure.