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Deux ans de prison ferme pour Ousmane Sonko

Avec agences
1 juin 2023

L'opposant sénégalais Ousmane Sonko écope de deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse".

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Senegal | Ousmane Sonko
Image : Seyllou/AFP/Getty Images

C'est un verdict très attendu qui a été rendu par le tribunal criminel de Dakar. Il a condamné Ousmane Sonko, candidat à la présidentielle de 2024, à deux ans de prison ferme pour "corruption de la jeunesse" et l'a acquitté des faits présumés de viols.

Dans cette affaire, le procureur avait requis contre l'opposant, arrivé troisième de la présidentielle de 2019 et président du parti Pastef, dix ans de réclusion pour viols, ou au minimum cinq ans de prison pour "corruption de la jeunesse".

Ousmane Sonko n'a cessé de clamer son innocence et de crier à un complot du pouvoir pour l'écarter de la présidentielle, qui s'en défend.

L'enjeu de ce procès était autant criminel que politique puisqu'avec une condamnation, Ousmane Sonko, 48 ans, risque de perdre son éligibilité, déjà compromise par une récente condamnation à six mois de prison avec sursis pour diffamation contre un ministre.

 Ousmane Sonko et Adji Sarr
Ousmane Sonko était accusé de viol par Adji SarrImage : Fatma Esma Arslan/SEYLLOU/picture alliance/AFP

"Corruption de la jeunesse"

La "corruption de la jeunesse", consistant à débaucher ou à favoriser la débauche d'un jeune de moins de 21 ans, est un délit selon la loi sénégalaise, et non pas un crime comme le viol.

La chambre criminelle à par ailleurs condamné à deux ans de prison ferme de la co-accusée, Mme Ndèye Khady Ndiaye, patronne du salon de beauté où travaillait Adji Sarr qui accusait Ousmane Sonko de viol.

Ousmane Sonko aurait été déchu de ses droits électoraux s'il avait été condamné par contumace pour un crime comme le viol. Cependant, la requalification des faits en délit semble au vu du code électoral maintenir la menace de l'inéligibilité sur Sonko et sur sa faculté à se présenter à la présidentielle de 2024.

Une affaire qui fait des vagues

Depuis février 2021, une vingtaine de civils ont été tués dans des troubles en lien avec cette affaire de viols présumés qui défraie la chronique au Sénégal.

Manifestation en faveur d'Ousmane Sonko
Des partisans d'Ousmane Sonko lors d'une manifestation à DakarImage : JOHN WESSELS/AFP/ Getty Images

Cette semaine de nouveaux affrontements ont été signalés entre des partisans d'Ousmane Sonko et les forces de sécurité autour de son procès puis de son retour du sud du pays vers Dakar vendredi (26.05).

L'opposant qui voulait mener une marche jusqu'à la capitale a été interpellé dimanche (28.05) et ramené de force chez lui. Il a par la suite déclaré être "séquestré" et a appelé les Sénégalais à manifester "massivement".

Du côté du pouvoir, Ousmane Sonko est accusé de se servir de la rue pour une affaire privée, et de nourrir un projet insurrectionnel. Le président Macky Sall a promis mercredi (31.05) la fermeté face aux violences en ouvrant un "dialogue national" censé atténuer ces tensions.

Ces derniers mois, les autorités ont procédé à des centaines d'interpellations parmi les partisans de l'opposant.