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Affaire Sweet Beauty : Ousmane Sonko refuse de comparaître

23 mai 2023

L'opposant sénégalais Ousmane Sonko n'a finalement pas comparu devant le tribunal de Dakar pour son procès pour viols présumés.

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Ousmane Sonko
Ousmane Sonko a préféré ne pas se rendre au tribunalImage : Seyllou/AFP/Getty Images

Le président du parti Pastef-les Patriotes est resté à Ziguinchor, la ville dont il est le maire et où les écoles restent fermées alors que les forces de sécurité ont été déployées autour du tribunal de Dakar où la plaignante Adji Sarr et la coprévenue d’Ousmane Sonko, Ndèye Khady Ndiaye, patronne du salon de beauté où se seraient produits les faits, ont, elles, choisi d’être présentes à l'audience.

Les Sénégalais ont les yeux tournés vers le tribunal de grande instance de Dakar qui juge l'affaire Sweet Beauty, du nom de ce salon de beauté où se seraient déroulés les faits présumés de viols. 

La plaignante, Adji Sarr, et la propriétaire du salon de beauté, Ndèye Khady Ndiaye, ont, tour à tour, répondu aux questions du tribunal en l'absence du principal accusé, Ousmane Sonko. 

L'opposant sénégalais et candidat déclaré à la présidentielle de 2024, qui dénonce un procès politique, a décidé de ne pas comparaître. 

En refusant de se présenter à l'audience, le leader du parti Pastef-les Patriotes évite donc la confrontation publique avec celle qui l'accuse de l’avoir violée. Celui-ci affirme que sa sécurité n’est pas assurée et ses convocations précédentes devant la justice dans cette affaire ont en effet donné lieu à des heurts entre ses partisans et la police à Dakar, la capitale, et à Ziguinchor, fief du principal opposant du président Macky Sall.

Que peut faire le juge ou quels sont les risques pour Ousmane Sonko ?

Alors selon plusieurs juristes que nous avons pu contacter, y compris certains avocats très proches de l'opposant Ousmane Sonko, le président du tribunal de grande instance de Dakar peut émettre un mandat d'amener de l'accusé. Il peut aussi décider de ne pas le contraindre à se présenter devant le tribunal comme nous explique, ici, Moussa Bocar Thiam, ministre sénégalais de la Communication. 

"La loi sénégalaise prévoit les cas où le prévenu comparaît et les cas où le prévenu ne comparaît pas. S'il ne comparaît pas, il y a deux solutions : soit le juge ordonne sa comparution de force ou le juge décide de l'acquitter ou bien de le condamner en fonction des dossiers qu'il a sur la table. En tout état de figure, l'absence du présumé n'empêche pas la justice de dire le droit."

Et puis autre détail qui a son importance : le fait que Sonko ne se présente pas pourrait retirer à ses avocats la possibilité de parler en son nom et de faire appel. C’est du moins ce qu’affirment nos confrères de Reuters.

"Nous sommes là pour assurer la sécurité d’Ousmane Sonko"

Des Sénégalais doutent qu’Ousmane Sonko ait pris la bonne décision 

C'est le cas de maître Moussa Sarr notamment. Cet avocat que nous avons pu joindre à Dakar se demande si le leader du Pastef-les Patriotes et ses avocats ont pris la bonne décision. 

"En tant que simple citoyen, observateur de la scène, le président Sonko est dans une posture et a estimé, en vertu de cette posture politique, de ne pas déférer à la convocation. Peut-être qu'il a mûrement réfléchi sur les tenants et les aboutissants ou les conséquences d'une telle décision."

Et justement, parmi les conséquences d'une telle décision, il y a la condamnation par contumace qui priverait Ousmane Sonko de toute possibilité de faire appel. Ce qui pourrait aussi le priver d'une éventuelle candidature pour l'élection présidentielle prévue en février 2024. 

Bob Barry Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@papegent