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31.000 cas de violences sexuelles depuis janvier en RDC

Wendy Bashi
10 juillet 2023

Martin Griffiths, le responsable de l'Onu pour les affaires humanitaires, dénonce "l'inhumanité des hommes."

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Inondations dans l'est du Congo (Photo d'illustration)
Les associations de défense des droits de femmes déplorent une situation qui dure depuis trois décennies. (Photo d'illustration)Image : Moses Sawasawa/AP/dpa/picture alliance

31.000 cas de violences basées sur le genre ont été enregistrés en RDC lors des trois premiers mois de 2023. Ce chiffre est probablement sous-évalué, compte tenu du faible signalement des violences sexuelles.

Le responsable de l'Onu pour les affaires humanitaires, Martin Griffiths, précise également que si le rythme se poursuit, la barre des 125.000 cas pourrait être atteinte cette année.

Noella Alifwa, qui est membre de la coordination de la clinique gynéco-obstétrique Karibuni wa mama de Solidarité féminine pour la paix et le développement intégral (Sofepadi), basée à Bunia, précise que les auteurs de ces crimes sont parfois des policiers ou des soldats, ceux-là même qui sont censés protéger la population.

"Nous avons une clinique médicale où nous prenons en charge les victimes des violences sexuelles, témoigne-t-elle. Mensuellement, nous allons au-delà de 50 cas. On n’arrive pas à maîtriser la situation puisque ce sont des enfants, des femmes, des personnes âgées. Les autorités font ce qui est en leur pouvoir mais arriver à endiguer cela, c’est très difficile puisque parmi les auteurs, il y a la police, l’armée, qui se retrouvent parmi les auteurs de ces violences sexuelles contre les femmes," déplore Noella Alifwa.

Le nombre de déplacés internes en augmentation

Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies en RDC fait savoir que depuis le début de l'année, près de 677.000 personnes ont été obligées de fuir les violences, portant le total des déplacés internes dans le pays à environ 6,3 millions.

Les femmes représentent 51% de la population déplacée. Plus de 94 % des déplacements sont dus aux attaques et aux affrontements armés. 

Réduites à vivre dans des camps de déplacés, certaines femmes recourent au "sexe-survie" pour nourrir leur famille, précise Isabelle Pendeza, présidente du Collectif des associations féminines pour le développement (Cafed).

"Aujourd’hui, avec les déplacements massifs de la population, de nombreuses femmes sont exposées et utilisent le sexe comme un moyen de survie afin de répondre aux besoins vitaux de leurs familles et surtout des enfants. Aussi longtemps qu’une femme est violée, c’est une honte pour toute la communauté. Nous demandons aux autorités de notre pays de faire en sorte qu’un retour responsable et durable soit planifié afin que ces femmes puissent retourner dans leurs zones et répondre aux besoins vitaux de leur famille," confie Isabelle Pendeza à la Deutsche Welle.

Dans un rapport publié le mois dernier, les experts des Nations unies ont alerté face à la violence galopante et aux besoins humanitaires croissants dans l'est de la RDC.