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Appel à l'aide de Médecins Sans Frontières en RDC

Zanem Nety Zaidi
22 juin 2023

La situation humanitaire au Nord-Kivu est critique. L'organisation humanitaire manque de moyens.

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Vue du camp de Kanyarutshinya
Plus de 72.000 personnes vivent dans le camp de KanyarutshinyaImage : Aubin Mukoni/AFP/Getty Images

Manque de nourriture, manque d'abris, manque de soins... La liste des problèmes auxquels doivent faire face les réfugiés congolais internes, 600.000 personnes déplacées autour de Goma, est longue. Et ne va pas en s'améliorant. A tel point que Médecins Sans Frontières affirme manquer de moyens pour leur venir en aide et demande désormais une aide internationale supplémentaire. "Ces personnes manquent de nourriture, d'abris, des soins et de protection, cela depuis plusieurs mois", affirme Foura Sassou, chef de mission de MSF dans le pays.

Manque de centres de santé

Des abris dans le camp de Kanyarutshinya
Même les abris manquent dans le campImage : Cunningham/Getty Images

Des manques qu'on constate chaque jour sur le terrain. "Nous recevons des soins de santé certes, mais qui ne nous rassurent pas", raconte par exemple Bakame Douze, originaire du groupement Jomba, en territoire de Rutshuru, qui vit désormais dans le camp de Kanyarutshinya, au nord de Goma. "Quelle que soit la gravité de votre maladie, vous ne pouvez pas passer plus de quatre jours au centre. Il vous faut libérer la place le plus tôt, pour d'autres malades qui arrivent", raconte-t-il. 

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"Pour manger, nous allons quémander" 

Si les soins restent l'une des préoccupations principales des déplacés du camp, ceux qui ont fui les combats contre les rebelles du M23, évoquent aussi le manque de nourriture et d'abris. "Pour manger, nous allons quémander dans la cité, ou bien nous cherchons des familles qui nous payent pour laver leurs habits", raconte Chantal Ayingamiye, mère de quatre enfants. "Le gouvernement nous avait aidé avec des vivres mais nous les avons vendues pour acheter des bâches et les placer sur nos cabanes. Aujourd'hui, même ces bâches sont déchirées, nous ne sommes plus à l'abri de la pluie"

Depuis le début de l'année, les réfugiés n'auraient reçu qu'une seule fois l'aide de l'Etat congolais. "Le manque d'accès à la nourriture continue d'avoir des conséquences sur la santé des personnes, notamment des plus jeunes", explique Foura Sassou. Et d'insister : "MSF appelle urgemment à une plus grande mobilisation et coordination de la part de tous les acteurs, pour mettre en place une réponse à la hauteur des besoins". Derrière-lui, dans le camp, les déplacés critiquent l'indifférence du gouvernement congolais face à leur situation. Celui-ci laisse, disent-ils, les organisations humanitaires internationales se charger de leur prise en charge.