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Le Togo engage des consultations pour la paix au Darfour

Noël Tadégnon
25 juillet 2023

Réunis à Lomé, les leaders politiques et chefs de groupes armés se sont engagés à sécuriser les corridors humanitaires et à aider les populations au Darfour.

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Photo du gouverneur du Darfour Nord, Osman Mohammed, Yousuf Kibir, le chef de l'opposition islamiste soudanaise, Hassan Turabi du Parti du congrès populaire, et le négociateur en chef du mouvement pour la justice et l'égalité, Taj Eldin Niam, lors d'un atelier au troisième jour de la Conférence des parties prenantes du Darfour, à Doha, au Qatar.
Les représentants des factions rebelles du Darfour ont appelé à la fin du conflit.Image : picture alliance/dpa

Les discussions entre les parties en conflit au Darfour se sont achevées lundi (24.07.23) à Lomé, la capitale togolaise.

Leaders politiques, activistes, universitaires et leaders des mouvements de lutte armée au Darfour s’étaient donnés rendez-vous à Lomé, sous l’égide des autorités togolaises, pour des échanges en vue d’atténuer les effets de la guerre au Soudan et préserver l'unité de la société. 

"Le Soudan d’abord ! Pour reconstruire le nouveau Soudan, vous devez faire le meilleur choix. Je suis sûr que si vous choisissez d’abord le Soudan, vous aurez un bon résultat", a déclaré Robert Dussey, le ministre togolais des Affaires étrangères.

Celui-ci a appelé les leaders politiques et les leaders des mouvements de lutte armée au Darfour à trouver une solution à la guerre dans leur pays. Alors que la guerre fait rage au Soudan, le Darfour sombre dans un état de chaos, marqué par des conflits intertribaux et des combats. 

Des résidents locaux reçoivent un don du Programme alimentaire mondial (PAM) à Juba, au Soudan, le 13 janvier 2011.
La région du Darfour déjà en proie à des décennies de guerre civile avant la guerre qui oppose les principaux généraux.Image : Cai Yang/Xinhua/IMAGO

L'aide humanitaire prise au piège

C’est pourquoi les leaders soudanais, pour leur part, se sont mis d'accord sur un plan d'action et une feuille de route pour empêcher le Darfour de sombrer dans une guerre civile à grande échelle. Ils ont aussi convenu de sécuriser des corridors humanitaires et de fournir une aide et une assistance humanitaires aux populations affectées par la guerre qui dure maintenant depuis près de quatre mois. 

"Nous avons discuté de l’ouverture d’un corridor humanitaire sécurisé pour acheminer de l’aide et une assistance. Dans la zone du Darfour le Sultan a fui et nous, nous nous sommes engagés à travailler pour le retour du sultan", ajoute Docteur Nourri Abdalla, l’un des participants aux discussions.  

Camp de réfugiés de Borota au Tchad, près de la frontière avec la région soudanaise du Darfour.
La Cour pénale internationale a annoncé l'ouverture d'une nouvelle enquête sur des crimes de guerre présumés au Darfour.Image : Blaise Dariustone/DW

Pour Robert Dussey, une pacification du Darfour pourrait ouvrir la voie à une solution négociée au Soudan dans son ensemble. 

Le ministre togolais des Affaires Etrangères a rappelé que cette initiative togolaise n'était pas une médiation ou une négociation. Elle ne remet pas en causes les discussions de paix déjà en cours. 

"Le Togo supporte toutes les négociations de l’IGAD, de l’union africaine et toute autre initiative dans le monde. Ici, il ne s’agit pas de négociation, mais des consultations", a insisté Robert Dussey.

La guerre civile au Darfour a débuté en 2003. Ses origines sont anciennes et le conflit est présenté comme opposant les tribus "arabes" dont sont issus les Janjawids et les tribus "noires-africaines" non-arabophones.

Une guerre à laquelle est venue s’ajouter le conflit entre les généraux qui se disputent le pouvoir à Khartoum.