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L'appel à l'aide des réfugiés tchadiens du Darfour

Blaise Dariustone
22 mai 2023

Plus de 16.000 Tchadiens réfugiés au Darfour, en majorité des femmes et des enfants, sont rentrés au Tchad après avoir fui la guerre au Soudan. Ils appellent au secours les autorités et organisations humanitaires.

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Un employé du programme alimentaire mondial près de sacs de nourritures au camp de Toumtouma, dans l'est du Tchad
Le camp de Toumtouma, dans l'est du Tchad, pourrait voir débarquer encore des milliers de retournés du DarfourImage : Blaise Dariustone/DW

Nous sommes à Toumtouma près de la frontière soudanaise. C'est un camp qui accueille plus de 6.500 retournés tchadiens venus de la région du Darfour. Ces Tchadiens, en majorité des femmes et des enfants, avaient fui les combats entre les rebelles et l'armée tchadienne entre 2006 et 2008 au Tchad.

"Nous avons marché pendant huit jours pour arriver ici"

Sur place, on peut apercevoir, sur des kilomètres, des tentes de fortunes construites par des retournés eux-mêmes à l'aide de tiges de mil et de tissus. Sur les visages de nombreuses femmes et enfants rencontrés, on peut lire de la tristesse.

Couchée à même le sol, Veuve Sadié Idja, la cinquantaine, venue d'Amdan au Darfour, raconte son calvaire.

"J'ai été obligée de quitter le Soudan au risque de me faire tuer avec mes trois enfants. Nous avons marché pendant huit jours pour arriver ici. Tout mon souhait c'est qu'on nous aide à nous installer définitivement chez nous ici. C'est horrible ce qui se passe au Soudan."

Chaleur et manque d'eau

Une employée humanitaire donne des médicaments à une femmes réfugiée au camp de Toumtouma
Les organisations humanitaires fournissent une aide pour les premiers soinsImage : Blaise Dariustone/DW

Ces retournés tchadiens sont confrontés à la chaleur et au manque d'eau. Pour se ravitailler en eau dans ce camp, les femmes et les enfants font plusieurs kilomètres à pied ou à dos d'âne. Une situation que déplore Zenaba Mariam, 27 ans, qui a regagné son pays après plus de 15 ans au Darfour.

"Il n y a pas d'eau et pas de nourriture. Les enfants dorment sans couverture sur des cartons. Il n'y a pas d'hôpital pour nos soins, c'est très difficile. Nous ne savons que faire exactement. Que les gens nous viennent en aide plus vite !"

Pour l'instant, les organisations humanitaires essayent de recenser les déplacés et d'apporter les premières urgences nécessaires.

Des cliniques mobiles sont également mobilisées pour fournir de petits soins aux victimes.

Selon l'organisation internationale pour les migrations (OIM), d'ici quelques jours le nombre des retournés tchadiens fuyant la guerre au Soudan pourrait atteindre 25.000.