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Ce qui change avec les nouvelles règles de WhatsApp

14 janvier 2021

Les modifications de la messagerie WhatsApp, censées entrer en vigueur le 8 février, seront effectives à partir du 15 mai.

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Beaucoup d'utilisateurs quittent WhatsApp en raison de sa nouvelle politique
Beaucoup d'utilisateurs quittent WhatsApp en raison de sa nouvelle politiqueImage : Andre M. Chang/ZUMA Wire/picture-alliance

À partir du 15 mai, le service de messagerie le plus populaire au monde, avec deux milliards d’utilisateurs à son actif, partagera les données de ses abonnés avec les autres services du groupe Facebook. Pour continuer d’utiliser l’application, il n’y aura pas d’autre choix que d’accepter les conditions d’utilisations. 

Selon Facebook, les modifications apportées aux conditions d'utilisation et à la politique de confidentialité de Whatsapp lui permettront de développer une stratégie visant à faire de sa messagerie une application orientée vers le service client des entreprises.

L'application souhaite notamment permettre aux annonceurs de vendre directement leurs produits sur WhatsApp, comme c'est déjà le cas en Inde, son plus grand marché avec quelque 400 millions d'utilisateurs.  
 

Partage de données personnelles 

WhatsApp avait bâti sa réputation sur la protection des données. Lors du rachat de l’entreprise par Facebook, en 2014, le service avait promis qu’il ne partagerait pas d’informations de ses utilisateurs avec la maison-mère. Une promesse qui aura tenu sept ans. 

Face au tollé provoqué par son annonce, WhatsApp a tenté de rassurer sa communauté. Le service de messagerie assure que sa nouvelle politique "n'affecte en aucune façon la confidentialité des messages échangés avec vos amis et votre famille"

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A l'en croire, les conversations WhatsApp continueront d'être chiffrées de bout en bout et ni Facebook ni WhatsApp n'auront la possibilité de voir ces messages privés. Le contenu des conversations devrait donc rester secret.

En revanche, des informations comme le numéro de téléphone des utilisateurs, leur nom et leur adresse IP seront, elles, bel et bien partagées. 

Ces données permettront de cerner encore mieux les profils d’utilisateurs sur toutes les plateformes de la famille Facebook. L’objectif étant de proposer de la publicité ciblée et de rentabiliser la messagerie gratuite. 

Mécontentement 

Israël Guebo, directeur de l’Institut africain des médias, à Abidjan, a décidé de ne pas valider les nouvelles conditions d’utilisation. "WhatsApp me force la main pour accepter sa mise à jour, donc je vais sur Telegram. C’est ma façon de protester." 

 

Les services de messagerie se sont invités dans notre quotidien et collectent des informations précieuses sur leurs utilisateurs
Les services de messagerie se sont invités dans notre quotidien et collectent des informations précieuses sur leurs utilisateursImage : ISSOUF SANOGO / AFP

Pour lui, ce n’est pas tant la circulation des données personnelles qui est le plus problématique. Il est sur Facebook et Instagram et utilise Facebook Messenger - l’application de messagerie qui exploite le plus les données personnelles. Mais le chantage de WhatsApp ne lui convient pas. 

"Facebook nous propose parfois de faire des mises à jour, on la fait ou pas, mais on a quand même encore la possibilité de continuer à utiliser l’application, même si elle est un peu obsolète. Dans ce cas présent, WhatsApp nous dit : si à cette date vous n’avez pas accepté la mise à jour, vous ne pourrez plus du tout utiliser l’application. Moi ça me pose un problème." 

L'annonce de cette nouvelle politique en janvier dernier a suscité un mouvement de panique chez les utilisateurs et des records d'inscription chez ses concurrents Signal et Telegram.

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Signal, Telegram etc

De nombreux utilisateurs ont en effet migré vers l'application Signal, qui présente les meilleures garanties en termes de confidentialité, mais ils sont encore plus à avoir opté pour Telegram. L’application fondée par deux frères russes n’est pas incontestée, mais pour Israël Guebo, il n’y a de toute façon pas d’application idéale. 

"Ici on ne se pose pas beaucoup de questions sur qui a créé l'application. On se demande : est-ce que quand je suis dans une zone où il n’y a pas beaucoup de connexion, je peux utiliser l’application ? Est-ce qu’elle me permet d’appeler, de communiquer avec des personnes loin de chez moi quand je n’ai pas beaucoup de crédit dans mon téléphone ? Est-ce qu’elle me donne le sentiment d’être en sécurité ? Une fois qu’on a coché toutes ces cases, on l’utilise." 

Même les utilisateurs européens, pourtant protégés par le règlement sur la protection des données personnelles, ont décidé de quitter massivement WhatsApp. 
 

Deutsche Welle Anne Le Touzé
Anne Le Touzé Journaliste au programme francophone de la DWnanetouz