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Twitter sanctionne des publications de Donald Trump

29 mai 2020

Alors que des émeutes enflamment Minneapolis, une publication du président des Etats-Unis a été signalée par Twitter pour "apologie de la violence".

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Le tweet désormais masqué par Twitter pour incitation à la violence
Le tweet désormais masqué par Twitter pour incitation à la violenceImage : Twitter/@realDonaldTrump

"Lorsque les pillages commencent, les tirs commencent". Voilà comment le chef de la police de Miami justifiait en 1967 sa politique agressive contre des "jeunes voyous" dans sa ville. Cette déclaration aurait été l'un des déclencheurs des émeutes raciales qui avaient suivi à Miami.

Près de 50 ans après, ce n'est pas un shérif accusé de racisme mais le président des Etats-Unis qui reprend à son compte cette même phrase dans une de ses publications sur Twitter.

Il réagit ainsi aux émeutes de Minneapolis et à l'incendie d'un commissariat lors de la troisième nuit d'affrontements entre la police et des manifestants après la mort de George Floyd, un afro-américain décédé lors d'une interpellation des forces de l'ordre.

L'un des policiers impliqués dans l'interpellation de George Floyd s'était fait remarquer plusieurs fois par le passé pour des comportements violents.
L'un des policiers impliqués dans l'interpellation de George Floyd s'était fait remarquer plusieurs fois par le passé pour des comportements violents.Image : Reuters/C. Barria

Lisez également : "Le problème de la police américaine est structurel"

Le tweet présidentiel a aussitôt été labellisé d'"apologie de la violence" par le réseau social qui a décidé de masquer le tweet, semblant bien décidé à poursuivre le bras de fer engagé avec Donald Trump.

Twitter avait en effet déjà signalé deux autres tweets du président américain pour désinformation, les accompagnant d'une mention "Vérifiez les faits" – une première.

2020 en ligne de mire

Dans la foulée, Donald Trump a accusé Twitter de vouloir manipuler l'élection présidentielle de novembre prochain. Il a signé un décret visant à limiter la protection judiciaire des réseaux sociaux, qui bénéficient d'une immunité concernant les contenus publiés par des tiers.

Depuis l'élection présidentielle de 2016 et l'ingérence de la Russie, notamment à travers internet, la responsabilité des réseaux sociaux concernant les contenus publiés est régulièrement débattue aux Etats-Unis.

Ce tweet du président américain prétend que le vote par correspondance va conduire à la fraude électorale. Twitter a réagi en vérifiant cette information
Ce tweet du président américain prétend que le vote par correspondance va conduire à la fraude électorale. Twitter a réagi en vérifiant cette informationImage : Twitter/DonaldTrump

Twitter a donc décidé de prendre position en faisant du fact-checking d'un de ses plus influents utilisateurs.

Facebook se désolidarise

Que va faire Facebook ? Pour le moment, l'autre mastodonte des réseaux sociaux se désolidarise de Twitter. "Nous avons une politique différente de celle de Twitter à ce sujet", a déclaré le fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg, à la chaîne de télévision Fox News.

Selon lui, les plateformes ne devraient pas se poser en "arbitre de la vérité sur tout ce que les gens disent en ligne".

Twitter se retrouve donc désormais seul face à une tâche immense : celle de vérifier et si besoin labéliser chaque tweet du président américain. Donald Trump, qualifié de "menteur en chef" par le Washington Post, en est à plus de 16.000 mensonges et contre-vérités depuis qu'il a pris ses fonctions selon un décompte du journal.

De plus, le millionnaire a rarement dit son dernier mot. Il a ainsi fait retweeter ce vendredi matin sa publication sur les émeutes de Minneapolis par le compte officiel de la Maison Blanche. Twitter a répondu, labélisant ce tweet à son tour d'apologie de la violence.

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Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais