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Au Bénin, Patrice Talon tente de rassurer sans convraincre

Rodrigue Guézodjè
9 février 2024

Patrice Talon à la tête du Bénin en 2026 a confirmé qu'il ne modifiera pas la loi fondamentale, mais le principal parti d'opposition ne semble toujours pas convaincu.

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Le président béninois Patrice Talon
Le président béninois Patrice Talon assure qu'il ne modifiera pas la Constitution Image : Séraphin Zounyekpe

Au Bénin, l'actualité reste dominée par le débat autour de la possible révision de la Constitution, alors que la succession de Patrice Talon à la tête du Bénin en 2026 cristallise aussi les attentions. En conférence de presse jeudi, le président qui arrive au terme de ses deux mandats constitutionnels a confirmé qu'il ne modifiera pas la loi fondamentale du pays. 

Une promesse réitérée

Je voudrais qu'il soit noté devant vous, soyez mes témoins, que moi je ne veux pas qu'on touche à une virgule de la Constitution, il ne faut pas le faire... " devant la presse nationale et internationale, le président béninois répète ainsi ce qu'il avait déjà martelé devant les partis d'opposition.

Patrice Talon rappelle avoir prévenu aussi les élus de son camp : " Je leur ai dit ''Ne touchez pas à la Constitution''. Vous êtes députés, la nation vous a confié cette mission-là, vous agissez au Parlement en votre âme et conscience. Mais je vous recommande de ne pas le faire. Je ne sais pas ce qu'ils vont faire demain, mais moi à partir d'aujourd'hui et je le dis devant vous, je ne veux plus me mêler de ça. Qu'ils fassent ce qu'ils veulent. Je ne demande aucune révision et je m'opposerai à la révision de la Constitution. Je m'acharnerai à faire en sorte que ce que je ne trouve pas bien ne se fasse pas. "

Mais le principal parti d'opposition ne semble toujours pas convaincu de la sincérité du président Talon. Pour Guy Mitokpè, responsable à la communication du parti les Démocrates, c'est une manière d'endormir les Béninois.

" Le parti les Démocrates dit que, toute révision constitutionnelle à deux ans ou à moins de deux ans du scrutin ne peut que présager d'un maintien au pouvoir, et donc nous nous ne sommes pas pour cette logique. La logique que nous défendons c'est que l'injonction ou la décision de la Cour constitutionnelle peut trouver une solution en décalant le calendrier au sein du code électoral..." assure Guy Mitokpè.

Ecoutez les précisions de Rodrigue Guézodjè

C'est justement à ce niveau que se trouve la pierre d'achoppement.

La question des parrainages

Les candidats à la présidentielle auront besoin de parrainages de députés. Or, selon le calendrier électoral, ces députés auront été élus seulement peu de temps avant le scrutin présidentiel.

D'où la proposition faite par certains de laisser les députés et maires actuels donner ces parrainages pour ne pas avoir à modifier la Constitution.

Sur la question, le parti FCBE (Forces Cauri pour un Bénin Emergent), représenté par son porte-parole Alain Adihou se dit convaincu par Patrice Talon.

" Quand nous avons analysé l'injonction de la Cour constitutionnelle, notre analyse a été à ce niveau-là. Nous nous sommes dit ça peut être les députés de 2023 et les maires de 2020, ça peut être les députés et les maires de 2026. Nous nous sommes retrouvés dans ce que le Chef de l'Etat a dit. Vous savez, il n'y a pas de sincéromètre, je ne sais pas si le mot existe, nous prenons avec pincettes en nous disant, il vaut mieux quand même l'accompagner tout doucement " explique-t-il.

En attendant, les regards sont tournés vers le Parlement où est introduite une proposition de loi.