1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Le rôle de l'école dans la conservation des oeuvres.

Robert Adé
30 novembre 2018

La restitution des œuvres d’art amorcée par la France relance le débat sur la gestion des objets d’art sur le continent. Certains artistes sénégalais pensent que l’école jouera un rôle prépondérant dans ce processus.

https://p.dw.com/p/39BFD
Ousmane Sow senegalesischer Bildhauer
Image : Getty Images/AFP/J. Demarthon

"C'est un enseignement que l'on doit donner à nos jeunes" (Mohamadou Mbaye, artiste plasticien)

Un après-midi ensoleillé à Yoff, à quelques encablures du stade Léopold Sédar Senghor. Nous sommes au Village des arts de Dakar, une des vitrines culturelles du Sénégal.

Ici, la restitution des œuvres d’art africaines à leurs pays d’origine est un thème qui intéresse bien entendu les artistes.

Assane Gning est peintre-plasticien, il se félicite de l'évolution actuelle. "Le continent a de quoi être fière mais il faut qu’on parvienne à mettre en place des musées pour l’accueil de ces objets. Ceci permettra de les mettre en valeur. Des personnes seront appelées à travailler dans les musées. Ces dernières seront mieux placés pour parler de ce continent," martèle l’artiste.

Préparer les jeunes générations

Mohamadou Mbaye, alias Zulu est également plasticien. Cela va faire 47 ans qu’il est dans la profession. Ce sexagénaire doute néanmoins de la capacité des Africains à se réapproprier ces objets précieux. Il propose l’introduction de l’art dans le système éducatif. "La mentalité africaine n’est pas encore prête pour recevoir ces objets. En tant qu’artiste, je me dis que ce n’est pas encore le moment, il faut se préparer. C’est un enseignement qu’on doit donner à nos jeunes, à nos enfants pour que demain, quand ces œuvres seront restituées à l’Afrique, cette génération sache ce qu’elle a entre les mains," insiste le plasticien.

Le directeur du musée des civilisations noires, qui sera inauguré le 6 décembre, rejette néanmoins toute idée de réinvention de l’histoire des cultures africaines. "Il est évident aujourd’hui que si nous devons accueillir ces objets en Afrique, on ne va pas le faire sous le regard de l’Afrique exotique. C’est un événement dans l’histoire de cette relation compliquée mais on ne va pas l’essentialiser pour réinventer notre discours, non ! Nous, notre discours, il est en cours, il est permanent," souligne Hamady Bocoum le directeur du musée des civilisations Noires au Sénégal.

Le Sénégal dispose déjà d’un établissement d’enseignement professionnel artistique. Il s’agit de l’Ecole des arts de Dakar qui forme aux arts vivants, visuels et à la médiation culturelle.