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Des avocates s'associent pour aider les victimes de viols

10 septembre 2021

Dans l'est de la RDC, les femmes sont quotidiennement victimes de violences physiques et sexuelles dans la plus grande impunité.

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De nombreuses femmes craignent des représailles si elles dénoncent leurs agresseurs
Image : Gulshan Khan/AFP/Getty Images

Si les violences restent souvent sans conséquences pour les agresseurs, c'est notamment parce que les femmes n’osent souvent pas porter plainte. C’est pourquoi, depuis plusieurs années, l'association Dynamique des femmes juristes (DFJ), une organisation conçue et gérée par des femmes juristes assiste gratuitement les femmes victimes de violences physiques qui souhaitent obtenir réparation.

Ecoutez le reportage de notre correspondant à Goma...

Matondo Tok a été victime de violences physiques. "J'ai été victime d'un enlèvement ici à Goma, j'ai été emmenée dans la brousse pendant deux jours. Et pendant ces deux jours, j'ai passé des moments très difficiles dans ma vie."

MatondoToko a été victime d'un enlèvement et ses ravisseurs l'ont violée à plusieurs reprises. Avant et après son enlèvement, elle a également subi des violences physiques de la part de son mari, qui l'a ensuite quittée. Elle fond souvent en larmes quand elle raconte son calvaire. "Après mon enlèvement, mon mari m'a aussi abandonnée, il m'a laissée avec tous mes enfants. Il a abusé de moi, il m'a battue, vous pouvez imaginer ma douleur en tant que femme."

Elle néanmoins obtenu réparation pour les violences physiques que son mari lui a infligées grâce à l'assistance juridique de l'association DFJ, une association basée au Nord-Kivu qui apporte une aide juridique aux femmes.  

Défis culturels

Bernadette Mununu est l'une des avocates de l'association. Elle explique que "quand les femmes sont victimes de violences physiques, elles viennent à la Dynamique des femmes juristes pour trouver de l'aide et nous leur offrons un soutien juridique et judiciaire. Nous avons des cas qui ont abouti. Comme le cas de Mme Toko, elle a été assistée par nous, et aujourd'hui elle vit bien avec ses enfants." 

'Exterminer les femmes, c'est exterminer la vie' (Odile Bulabula)

Cette organisation assiste un millier de femmes par an. Mais si les résultats se font peu à peu sentir, les défis culturels restent nombreux. Claudine Tshongo, la coordinatrice de l'association rappelle que "la zone dans laquelle nous travaillons est insécurisée, mais c'est aussi une zone où ces cultures rétrogrades qui facilitent la violence sont encore présentes. Nous prônons cette résistance dans nos différentes actions, c'est ce que nous faisons dans nos activités de prévention."

Les activités de cette association sont concentrées dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC. Mais son objectif est d'étendre son action sur toute l'étendue du territoire national pour donner le courage à d'autres femmes de poursuivre en justice leurs agresseurs.