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RDC : Fin de l'enrôlement des électeurs dans l'est

Zanem Nety Zaidi
12 avril 2023

Des organisations de la société civile s’opposent à la fin de ce processus dans certaines provinces où les opérations ont été compliquées.

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Une femme devant un bureau d'enregistrement vient retirer sa carte d'électeur en territoire de Niygagongo (Nord-Kivu). Elle tient un enfant dans les bras
Au Nord-Kivu et en Ituri les opérations ont été compliquées à cause de l'insécurité Image : Zanem Nety Zaidi/DW

A Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, à l'Institut Nyabushongo, il y a des files interminables de requérants de cartes d'électeurs. Il s'agit de personnes qui attendent la carte qui leur permettra de voter à la fin de cette année. Des femmes enceintes assises sur des pierres, des personnes âgées et des jeunes disent être dans ce centre depuis cinq heures du matin de ce mardi 11 avril 2023, lorsqu'ils ont lu le communiqué de la Ceni annonçant la fin de cette opération : l’enrôlement des électeurs, qui a débuté le 24 décembre 2022 en vue des prochains scrutins, doit s’achever ce 12 avril.

Mutumayi Moïse, la vingtaine, propose une nouvelle prolongation de deux mois pour ces opérations.

"Beaucoup de personnes ne sont pas encore enrôlées. Face à cette réalité, je pense que les jours d'enrôlement seront prolongés de quelques mois jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de file d'attente au centre. Par ailleurs, il ya trop peu de centres d'inscription. Nous devons augmenter le nombre de centres d'enrôlement pour que tout le monde soit inscrit", insiste-t-il.

Un premier avion d'aide humanitaire à Goma

Une fin d’enrôlement à laquelle s’oppose plusieurs acteurs politiques

Certains députés nationaux du Nord-Kivu estiment que le président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (Ceni) devrait rassurer sur la prolongation du processus jusqu'au mois de mai dans cette province où la guerre bloque l'accès à certaines localités.

Jean Baptiste Kasekwa, élu de la ville de Goma, prévient que cette façon d'agir veut exclure certains Congolais du vote prévu en décembre.

"Tout porte à croire que la CENI veut que des milliers de Congolais ne puissent pas accéder à la carte d'électeur pour qu'au 20 décembre beaucoup ne sachent pas comment voter. Nous demandons d'abord que la date limite, la durée des opérations d'enregistrement soient prolongées jusqu'au 16 mai au plus tôt en fonction du nombre de machines déployées à Goma", préconise-t-il.

Photo des opérations d'enrôlement dans le Nord-Kivu avec un agent de la Ceni de dos, un militaire vu de profil.
L'opposition dénonce des manquements graves dans les opérations d'enrôlementImage : Benjamin Kasembe/DW

''Le pays attend de vous des élections crédibles''

Un autre acteur sociopolitique de la province du Nord-Kivu rappelle aux responsables de la Ceni qu'ils ont une obligation de résultat. Alain Nzenza invite les Congolais à ne pas quitter les bureaux d'enregistrement sans avoir reçu la carte.

"Le pays attend de vous (Ceni) des élections crédibles. Nous encourageons la population du Nord-Kivu en particulier et les Congolais en général dans la zone opérationnelle 3 où les enrôlements prendront fin aujourd'hui, à pouvoir se tenir devant le bureau de la CENI jusqu'à ce que le dernier d'entre eux obtienne sa carte.", a dit  Nzenza.

Dans un communiqué publié le 30 mars 2023, la Commission électorale nationale  avait accordé 10 jours supplémentaires, du 2 au 12 avril, à tous les deplacés pour qu'ils obtiennent leurs cartes dans les délais afin d'être éligibles aux élections. Il est à noter que dans la province du Nord-Kivu, près de la moitié des électeurs n'ont pas encore été identifiés.