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Nigeria: protestations contre une milice anti-Boko Haram

Epiphane Adadja
1 juillet 2019

À Maiduguri dans l’État de Borno, les populations ne se retrouvent plus dans les soi-disant actions de sécurité de la Civilian Joint Task Force (CJTF).

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Une autorité parallèle? La CJTF mène ses propres contrôles de la population.
Une autorité parallèle? La CJTF mène ses propres contrôles de la population.Image : AFP/Getty Images/F. Plaucheur

À Maiduguri dans l’État de Borno (Nigeria), les populations ne se retrouvent plus dans les actions de sécurité supposées de la milice anti-Boko Haram la "Civilian Joint Task Force (CJTF)" ou "Force d'intervention civile conjointe".

Et pour cause, ils étaient plus de 2000 manifestants à descendre dans les rues de la capitale de l’État du Borno pour dire non à cette milice, qui selon eux, est à la base des exactions commises dans la ville.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est le meurtre d’un conducteur de pousse-pousse. Les populations ont jugé cet acte inadmissible et ont décidé de manifester jusqu’à obtenir la dissolution de cette milice qui dit pourtant lutter contre les islamistes de Boko Haram. 

De leur côté, les membres de la Force d'intervention civile conjointe se défendent. Ils indiquent avoir été plutôt alertés par la fuite du conducteur. Selon eux, il s’agirait d’un membre du groupe terroriste Boko Haram. 

Silence des autorités nigérianes

Toutefois, la protestation des populations à Maiduguri amène à se poser des questions sur la légitimité de cette milice anti-Boko Haram. Celle-ci dit vouloir œuvrer pour la sécurité et lutter contre le terrorisme. Les populations locales pour leur part ne veulent plus en entendre parler.

Le silence des autorités nigérianes est lui aussi assimilé à une sorte de complicité. Une situation qui pourrait bien profiter aux islamistes de Boko Haram, comme le témoignent leurs attaques samedi soir dans le village de Gamurari, situé à environ 90 kilomètres de Maiduguri. Bilan : quatre morts et de nombreux dégâts dûs à des  actes de pillages. 

Pour l’heure, les populations sont dans les rues avec l’intention de contrer les actions de cette milice. Y arriveront-elles ?