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Mali, l'armée dément la prise de la ville de Bourem

Mahamadou Kane
13 septembre 2023

L’Etat-major général des armées assure avoir repoussé une attaque complexe impliquant des voitures piégées. 46 "terroristes" ont été tués dans les combats.

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Des soldats de la Coordination des mouvements de l'Azawad assis à l'arrière d'un pik-up.
Cette escalade coïncide avec une reconfiguration sécuritaire dans le nord avec le départ en cours de la MinusmaImage : SOULEYMANE AG ANARA/AFP/Getty Images

Dans son communiqué, le Cadre stratégique permanent (CSP), qui regroupe les groupes armés signataires des accords d’Alger affirme avoir désormais le contrôle du camp et des différents postes avancés des forces armées maliennes ainsi que de leur partenaire russe dans la ville stratégique de Bourem, située entre Tombouctou et Gao dans le nord du Mali.

De son côté, l’Etat-major des armées assure que les FAMa occupent toujours le camp de Bourem et que la zone est sous "haute surveillance opérationnelle ". Il avance le bilan de 10 morts et 13 blessés dans ses rangs et la neutralisation de 46 terroristes dont 3 responsables.

Des soldats maliens debout dans la cour d'un camp militaire à Gao
Une double attaque djihadiste a tué au moins 64 civils et militaires jeudi (07.09) entre Tombouctou et GaoImage : Yacouba Cisse/AP/dpa/picture alliance

L'armée malienne rappelle que les combats ne visent que les groupes armés terroristes. C'est ce que disait, le général de division Oumar Diarra, chef d’Etat-major des armées, samedi (09.09) sur le plateau de la télévision nationale.

"La pression des FAMa, Forces armées maliennes, sur les GAT, Groupes armées terroristes, se justifie. Car ils n'ont plus de sanctuaires. Aujourd'hui, ils sont recherchés et traqués, ils n'ont plus d'autres modes d'actions que de poser des engins explosifs et viser les cibles molles des forces armées maliennes et surtout les pressions sur les populations civiles caractérisées par les tentatives de restrictions des activités socio-économiques des populations", explique le chef d’Etat-major des armées maliennes.

Gao sous couvre-feu

Après l'attaque du bateau de la COMANAV en provenance de Gao le 07 septembre dernier qui a fait officiellement 49 morts civils et 15 militaires maliens et l'attaque le lendemain du camp de Gao par les groupes armés terroristes, un couvre-feu nocturne a été instauré dans la ville de Gao jusqu'au 09 octobre prochain.

Ecoutez les explications de notre correspondant à Bamako

Cette dégradation de la situation sécuritaire ne rassure pas Abdoul Karim Samba de la société civile de Gao. Celui-ci dit comprendre, par ailleurs, le bien-fondé du couvre-feu instauré dans sa ville.

"Des véhicules circulent en ville, on ne sait même pas d’où ils viennent. Les gens qui les conduisent, on ne sait même pas d'où ils viennent. Et on se réveille un beau matin avec des surprises désagréables. A mon avis, cette décision est la bienvenue et nous la soutenons."

En raison des tensions actuelles dans le nord, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) a indiqué lundi (11.09) se considérer dorénavant en "guerre" avec le régime militaire en place dans le pays depuis 2020.

Depuis la rétrocession du camp de la Minusma basée à Ber à l'armée malienne le 13 août dernier, les groupes armés et les FAMa se livrent à des altercations quasi quotidiennes dans les différentes régions du Mali notamment Gao et Tombouctou. Une situation qui compromet l'application des accords issus du processus d'Alger signés en 2015 à Bamako.