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Les Wazalendo interdits de porter des armes à Goma

Zanem Nety Zaidi
15 avril 2024

Ces combattants volontaires qui se battent contre les rebelles du M23 aux cotés des FARDC sont accusés de pratiques violentes à Goma, dans l'est de la RDC.

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Vue aérienne de la ville de Goma
Pour l'aider à lutter contre les rebelles, l'armée régulière congolaise a notamment fait appel à des groupes armés regroupés sous l'appellation WazalendoImage : Ben Curtis/AP/picture alliance

Le gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu a décidé d'interdire la circulation des civils armés appelés "Wazalendo" dans la ville de Goma.  

Cette décision fait suite aux nombreuses incidents enregistrés ces derniers jours dans cette ville de l'est de la République démocratique du Congo, notamment des meurtres et des enlèvements.   

Vendredi dernier (12.04), à l'issue d'une réunion de sensibilisation des éléments Wazalendo aux règles du droit de la guerre, le gouverneur militaire Peter Chirimwami a décidé d'interdire à ces combattants volontaires de circuler avec leurs armes dans la ville de Goma.

Ecoutez le reportage à Goma...

Jules Ngeleza, acteur de la société civile du Nord-Kivu, s’en félicite car "cela rentre dans le cadre des recommandations que nous avons eu à formuler à l'endroit de nos autorités, parce que c'est quelque chose qui mettait à mal la sécurité de la population. Cependant, il y a d'autres facteurs qui doivent être examinés, comme par exemple l'éradication de toutes les maisons de tolérance, et l'organisation de tables rondes sécuritaires où la population aura l'occasion d'échanger avec les autorités". 

Elements incontrôlés 

A plusieurs reprises, des membres des Wazalendo ont été accusés de tirer à l'arme à feu, sans motif, dans divers quartiers de Goma et même du meurtre de civils.  

Selon Josué Wallay, un habitant de Goma, ces faits auraient été perpétrés en connivence avec certains éléments incontrôlés de l'armée congolaise, les FARDC.  

Il assure que l’on "ne peut pas attribuer ces exactions uniquement aux Wazalendo, mais également à certains éléments des FARDC. Notre ville touristique, qui est considérée comme le miroir du pays, ne cesse d'être endeuillée chaque jour. Voilà pourquoi, nous appelons les autorités de d'abord évaluer le bilan de l'état de siège, et que les autorités militaires qui semblent être incapables de mettre fin à l'insécurité puissent démissionner." 

De leur côté, les résistants Wazalendo récusent toutes les accusations portées contre eux à Goma et les qualifient d'acharnement.  

"En robes noires pour le 8 mars pour dire non à la guerre"

Les Wazalendo se défendent 

Kanane Constantin, commandant d'une division des Wazalendo, affirme au micro de la DW que "les patriotes Wazalendo n'ont jamais été à la base de la criminalité dans la ville de Goma. Cela fait très longtemps que de nombreux crimes sont commis dans la ville de Goma, avant même l'arrivée des Wazalendo. Ceux qui tuent actuellement à Goma, ce sont des infiltrés qui cherchent à décourager les Wazalendo dans leur lutte. L'Etat congolais a l'obligation de les attraper, et les déférer devant la justice". 

Pour essayer de contenir les éléments Wazalendo réunis dans différents groupes pour combattre les rebelles du M23 aux côtés de l'armée congolaise, le gouverneur militaire a également ordonné la construction de quartiers généraux en dehors de la ville, près des lignes des fronts, d'où ils seront plus faciles à contrôler.