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La santé mentale des athlètes, un nouvel enjeu majeur

Sophie Serbini
29 décembre 2021

Cette année, de nombreux acteurs et actrices du sport n'ont pas hésité à se battre pour une meilleure reconnaissance des problèmes psychologiques engendrés par la pratique du sport de haut niveau.

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Simone Biles lors des JO de Tokyo 2020, quelques minutes après s'être retirée du concours par équipes
Simone Biles lors des JO de Tokyo 2020, quelques minutes après s'être retirée du concours par équipes Image : Mike Blake/REUTERS

En déclarant forfait pour des raisons psychologiques lors du concours général par équipes des JO de Tokyo, Simone Biles a lancé un pavé dans la mare. Multiple médaillée d'or lors la précédente édition à Rio, en 2016, la gymnaste américaine était attendue comme une des stars de la compétition au Japon.

La mauvaise réception de Simone Biles lors de son passage au saut de cheval
La mauvaise réception de Simone Biles lors de son passage au saut de cheval Image : Alexey Filippov/Sputnik/dpa/picture alliance

Son abandon lié à la pression immense mise sur ses épaules par tout le peuple américain, mais aussi par ses sponsors, a mis en lumière les maux de beaucoup d'athlètes de haut niveau.

Épuisés, stressés, trop sollicités, victimes d'abus… nombreux sont les sportifs qui souffrent de problèmes psychologiques mais n'osent le dire. Un problème qui s'est aggravé durant la pandémie, qui n'a pas épargné les athlètes.

>>> A lire aussi : Simone Biles' contribution to mental health recognition bigger than sport (ENG)

Simone Biles invite les sportifs en difficulté à parler 

En avouant ses problèmes à haute voix, Simone Biles a en tout cas ouvert une porte et espère que cette dernière ne se fermera pas de si tôt.

"Concernant le sujet de la santé mentale, je pense qu'on devrait en parler beaucoup plus, notamment avec les athlètes. Je sais que certains d'entre nous traversent les mêmes choses et on nous dit toujours d'aller au bout de nous-mêmes", a déclaré la gymnaste lors des JO de Tokyo 2020.

"Au final, nous ne sommes pas que des objets de divertissement ; nous sommes aussi des êtres humains. Et il y a des choses qui se passent en coulisses avec lesquelles nous devons composer, en plus du sport."

D'autres témoignages 

Naomi Osaka lors des JO de Tokyo 2020
Naomi Osaka lors des JO de Tokyo 2020 Image : Seth Wenig/AP/dpa/picture alliance

Outre Simone Biles, plusieurs stars ont aussi donné de la voix. La joueuse de tennis Naomi Osaka a notamment pris une pause de plusieurs mois après l'US Open en septembre dernier, invoquant une grande fatigue mentale.

Dans un autre registre, les joueurs de l'équipe nationale du Danemark n'ont pas manqué d'épingler les dirigeants du football européen pour les avoir fait reprendre leur match face à la Finlande dès le lendemain de l'attaque cardiaque subie par leur coéquipier Christian Eriksen durant l'Euro.

"Cette année a changé la donne"

Pour Jonathan Harding, journaliste anglais au sein de la DW et auteur du livre Soul, consacré au traitement de l'être humain dans le sport, cette année 2021 "marque un véritable tournant".

L'équipe nationale du Danemark lors de son match face à la Finlande
L'équipe nationale du Danemark lors de son match face à la FinlandeImage : Friedemann Vogel/REUTERS

"Ces dernières années, le sport est devenu hyper professionnel. Si cela a fait avancer le sport en termes de performance, cela a aussi eu un coût pour les gens qui le pratiquent et pour les entraîneurs", assure le journaliste. 

"Cette année a changé la donne. L'idée que l'on est un être humain avant d'être un sportif est devenue plus répandue. Cela veut-il dire qu'il y aura des changements à long terme ? Rien n'est moins sûr. Mais le sport en a besoin, c'est certain."

Des institutions qui s'adaptent enfin 

Le changement ? Certaines institutions essayent de l'embrasser. A partir du mois de janvier, la FIFA va notamment lancer un programme d'aide autour de la "santé mentale, du bien-être et de la cohésion sociale”.

Finançant des initiatives entre 10.000 et 30.000 euros, le programme s'adressera à des structures pré-identifiées. Les projets cibleront les groupes vulnérables particulièrement touchés par les répercussions de la pandémie de COVID-19.