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Les proches d'Okende se détournent de la justice congolaise

Jean-Noël Ba-Mweze
2 février 2024

Plus de six mois après l'autopsie, dont le parquet n'a jamais livré les résultats, la famille du député assassiné en juillet 2023 a annoncé son intention d'inhumer le corps

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L'opposant congolais Chérubin Okende (juillet 2023)
Le corps de Chérubin Okende avait été retrouvé, dans son véhicule, criblé de balles sur l'avenue des poids lourds, à Kinshasa. Image : Samy Ntumba Shambuyi/AP/picture alliance

La décision de la famille et des proches de Chérubin Okende intervient près de sept mois après l'assassinat de l'ancien ministre des Transports et porte-parole d'Ensemble pour la République, le parti politique de Moïse Katumbi, candidat malheureux à l'élection présidentielle du 20 décembre dernier en RDC.

C'est après une rencontre jeudi (1.02.2024) avec le procureur général près le tribunal de grande instance de la Gombe que la famille et les proches du défunt ont annoncé la décision d'organiser les funérailles. 

"Si l'autopsie n'est pas à la disposition de la famille, elle n'a aucune latitude de la contester et de demander une contre-expertise", soutient Laurent Onyemba, l'un des avocats de la famille Okende. "Mais, parce que la famille est aux abois et fatiguée de prolonger le deuil, elle vient de lever l'option définitive d'enterrer monsieur Chérubin Okende, sans aucune autre forme de procès, sans aucune procédure quelconque et sans contrainte quelconque."

Les explications de Jean-Noël Ba Mweze

Stanis Bujakera toujours en prison

Pendant ce temps, Stanis Bujakera, directeur adjoint du média en ligne actualité.cd, correspondant de Jeune Afrique et de Reuters, est toujours en prison. Les autorités congolaises l'accusent d'avoir fabriqué et distribué une fausse note attribuant aux services des renseignements militaires l'assassinat de Chérubin Okende.

Une audience a eu lieu ce vendredi à la prison centrale de Makala. Mais plusieurs observateurs dénoncent ce qu'ils qualifient d'"influence parajudiciaire". Ce que soutient également Charles Mushizi, un des avocats de la défense : 

"Rien n'explique, par exemple, que le journaliste soit maintenu en détention sans pouvoir bénéficier d'une liberté provisoire, alors qu'il a donné toutes les garanties de sa pleine coopération avec la justice et que les faits pour lesquels il est poursuivi ne sont pas caractérisés par une certaine gravité qui puisse être démontrée par le ministère public", dit Charles Mushizi, un des avocats de la défense

La prochaine audience est fixée au 23 février. Stanis Bujakera a été interpelé le 8 septembre dernier à l'aéroport international de Ndjili, puis incarcéré six jours plus tard à la prison de Makala. Ses avocats ont tenté plusieurs fois, sans y parvenir, d'obtenir la liberté provisoire.

Plusieurs organisations nationales et internationales de défense des droits humains réclament sa libération. Parmi elles, Human Rights Watch qui a appelé ce vendredi à l'abandon des poursuites et à sa libération immédiate et sans condition.