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ConflitsMoyen-Orient

Gaza : les espoirs de trêve sont minces

8 avril 2024

Les négociations indirectes continuent au Caire, mais aucun accord de trêve ne se dessine entre Israël et le Hamas.

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Des femmes dans des ruines à Khan Younès, des jeunes hommes arrivent sur un triporteur chargé d'objets (photo du 7 avril 2024)
L'armée israélienne s'est retirée de Khan Younès mais laisse derrière elle un champ de ruinesImage : AFP/Getty Images

La guerre dans la bande de Gaza est entrée hier [07.04.24] dans son septième mois. D'après le ministère de la Santé du Hamas, l'armée israélienne aurait tué plus de 33.200 personnes durant ses opérations militaires, en représailles à l'attaque terroriste, perpétrée par le Hamas, le 7 octobre dernier. Cette attaque, conduite par le mouvement terroriste palestinien, a entraîné la mort de plus de 1.270 personnes en Israël, en majorité des civils.

En dépit des efforts diplomatiques déployés par plusieurs gouvernements, aucune trêve n'est en vue pour l'instant.

Des responsables israéliens et du Hamas sont intervenus ce lundi pour atténuer tout espoir de cessez-le-feu.

Pourtant, des camions citernes ont pu entrer dans la bande de Gaza par le point de passage de Rafah, ce matin.

Et un média pro-gouvernemental égyptien avait fait état de "progrès significatifs" dans les négociations indirectes qui ont lieu au Caire, par l'intermédiaire de l'Egypte, mais aussi du Qatar et des Etats-Unis.

Des opérations militaires en vue

Le retrait des soldats de Tsahal de la ville de Khan Younès avait aussi laissé espérer une accalmie. Mais les autorités israéliennes continuent de planifier des opérations militaires.

Le gouvernement Netanyahu maintient notamment son projet d'offensive terrestre à Rafah, une ville de la pointe sud de la bande de Gaza, où l'Onu a recensé près d'un million et demi de personnes – pour la plupart des déplacés qui ont fui les combats. Le Premier ministre israélien annonce même ce soir qu'"une date" aurait déjà été fixée pour lancer cette opération à Rafah.

Israël n'exclut pas non plus une offensive dans le nord de son territoire, à la frontière avec le Liban. Ce qui laisse craindre des affrontements plus directs avec l'Iran.

Décryptage : pourquoi l’Afrique du Sud poursuit Israël devant la CIJ

Avi Hyman, le porte-parole du gouvernement israélien, affirme toutefois que c'est la partie palestinienne qui empêche la guerre de se terminer :

"Une fois de plus, c'est le Hamas qui bloque les négociations, ce n'est pas nous. Nous espérons que nous pourrons parvenir à un accord pour libérer ces otages qui auraient dû rentrer dans leur famille depuis longtemps. Mais cela n'affecte en rien l'autre objectif de la guerre, qui est de détruire le Hamas. (...) Le Premier ministre a été très clair à ce sujet dans ses déclarations d'hier sur Rafah. Nous continuerons jusqu'à Rafah, nous détruirons le Hamas".

L'Agence France Presse cite pour sa part un responsable du Hamas qui estime que – je cite - "on ne peut pas parler de progrès concrets jusqu'à présent".

Echec des diplomaties

Des divergences persistent entre les belligérants, surtout sur le retour des déplacés dans la ville de Gaza – une revendication du Hamas  - et la libération, demandée par Israël de la centaine d'otages israéliens toujours détenus à Gaza.

La situation humanitaire se détériore à une telle vitesse pour les civils palestiniens qui vivent dans le territoire sous blocus que tous les efforts diplomatiques valent la peine d'être tentés, selon Ralf Stegner, député allemand du SPD et membre de la Commission des Affaires étrangères du Bundestag. Il s'en est expliqué sur les ondes de nos confrères du Deutschlandfunk:

"[L'attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre], a montré que l'Etat hébreu avait de bonnes raisons de lutter contre le terrorisme et de demander un soutien pour cela. D'un autre côté, le nombre de victimes est tel qu'il est à craindre que la haine perdure pendant plusieurs générations. Et ça, c'est vraiment un échec de la diplomatie internationale, car ce conflit n'est pas nouveau."

Deux obstacles perdurent qui entravent, selon le député allemand, les efforts de l'Egypte, des pays du Golfe, des Etats-Unis et même de l'Allemagne pour aboutir à une trêve.

Tout d'abord, l'intérêt de Benjamin Netanyahu et son gouvernement à une poursuite des hostilités pour se maintenir au pouvoir. Et, d'autre part, le fait que les Palestiniens ne disposent pas d'une administration qui fonctionne de manière démocratique.