1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Face-à-face entre Joe Biden et Xi Jinping

Sandrine Blanchard | Avec agences
14 novembre 2022

Joe Biden et Xi Jinping se sont entretenus pendant plus trois heures, sur l’île de Bali, en amont du sommet du G20. Les deux présidents se disent prêts au dialogue, en dépit des différends profonds entre leurs deux pays.

https://p.dw.com/p/4JVef
Xi Jinping (à gauche) et Joe Biden (à droite), le 14 novembre 2022
Xi Jinping (à gauche) et Joe Biden (à droite) se sont entretenus pour la première fois en tête-à-têteImage : Saul Loeb/AFP/Getty Images

Avant même la rencontre, Xi Jinping a constaté que "les relations entre la Chine et les États-Unis sont dans une situation telle" qu’elles préoccupent Pékin. Selon lui, cette situation "n'est pas dans l'intérêt fondamental [des] deux pays et [des] deux peuples, et ce n'est pas ce que la communauté internationale attend" d’eux.

"Le monde est assez grand"

Le président chinois propose donc de "tracer la bonne voie" pour une amélioration des relations bilatérales à venir entre la Chine et les Etats-Unis. Pour Xi Jinping, le monde est "assez grand" pour que les deux superpuissances puissent prospérer.

Après l’entretien, Joe Biden a estimé qu’il serait impossible de régler toutes les dissensions, mais qu’il "ne faut pas de nouvelle Guerre froide".

D’ailleurs le président américain assure que son homologue et lui "se compren[nent]".

A Duisburg, des containers chinois empilés dans le port
La Chine est en pleine expansion commercialeImage : Rupert Oberhäuser/picture alliance

Rivalité commerciale

L’un des dossiers les plus importants entre les Etats-Unis et la Chine, c’est leur rivalité. La puissance économique et géostratégique de Pékin a beaucoup cru sous Xi Jinping qui remet en cause l’hégémonie commerciale américaine. Joe Biden a indiqué que les Etats-Unis allaient opposer "une concurrence vigoureuse" à la Chine de Xi Jinping.

L’Ukraine, la Covid, Taïwan et la Corée du Nord

L’un des grands points de dissension entre la Chine et les Etats-Unis, c’est le refus de Pékin de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Bien plus, le président chinois continue de frayer avec Vladimir Poutine, mis au ban par les Occidentaux.

La pandémie deCovid-19, qui a démarré en Chine, a elle aussi engendré des tensions quant à sa gestion et parce qu’elle a déstabilisé les chaînes d’approvisionnement au niveau mondial.

Lors du marathon de Pélin 2022, un policier chinois portant un masque anti-Covid au milieu des coureurs, flous
La Covid-19 a bouleversé les échanges commerciaux mondiauxImage : Mark R. Cristino/EPA-EFE

Par ailleurs, le président américain dénonce les "actions agressives" de la Chine vis-à-vis de Taïwan. Ce à quoi Xi répond que les Etats-Unis ne doivent pas s’immiscer dans la politique de Pékin.  

Pour Xi Jinping, "la question de Taïwan est au cœur même des intérêts fondamentaux de la Chine, le socle de la fondation politique des relations sino-américaines, et la première ligne rouge à ne pas franchir dans les relations sino-américaines".

Le chef de la Maison blanche a en tout cas déclaré qu’il "ne pense pas qu'il y a une tentative imminente de la part de la Chine d'envahir Taïwan"

 Joe Biden exhorte son homologue chinois à encourager la Corée du Nord à se montrer "responsable". Il se dit "confiant" que la Chine "ne cherche pas une escalade" de la part de son allié la Corée du Nord, dont les tirs de missiles font craindre un essai nucléaire.

Ne pas recourir au nucléaire

D’ailleurs les deux dirigeants sont d’accord sur le fait de renoncer à recourir à l’arme atomique.

Depuis l’arrivée de Joe Biden à la Maison blanche, les deux dirigeants s’étaient entretenus par téléphone ou vidéo à cinq reprises, mais ils ne s’étaient encore jamais rencontrés.

Avant leur entretien, un conseiller de Joe Biden avait estimé qu’il était nécessaire de tracer des "lignes rouges" avec Pékin, afin de disposer de "garde-fous" qui permettent d’éviter un conflit.

Les deux présidents ont finalement décidé de relancer leur coopération sur des "défis transnationaux" tels que le changement climatique.