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Berlinale: Joël Akafou raconte l'envie d'ailleurs des jeunes

Clarissa Herrmann
25 février 2020

A la Berlinale, les films qui racontent les échecs et le désespoir sont nombreux. Ainsi, le documentaire du réalisateur Joel Akafou, "Traverser", raconte la lutte d’un jeune Ivoirien qui cherche son eldorado en Europe.

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Berlinale 2020 | Regiesseur Jia Zhangke
Image : DW/Jun Yan

En Côte d’Ivoire, Inza ne voit plus aucune issue. Il veut tenter sa chance en Europe. Son but : la France, où il espère retrouver sa petite amie. 

Mais après avoir échappé à la prison en Libye et avoir survécu la traversée de la Méditerranée, il se retrouve bloqué en Italie. 

Mais un bénévole qui aide les réfugiés lui a déconseillé de forcer son destin.


"Il y a de la neige. Pour des personnes qui n'ont pas les ouliers adéquats, c’est impossible de passer de l’autre côté par les montagnes. La police française, c’est terrible."
 

"Mieux vaut mourir sur la mer que de mourir devant ma mère"

 

Inza n’a pas le droit de quitter l’Italie mais il veut à tous prix  arriver en France. Le réalisateur Joël Akafou explique le désespoir de cette jeunesse qui quitte l’Afrique.


"Il m’a sorti cette phrase, devenue un maître-mot pour une certaine jeunesse en Côte d’Ivoire qui était : mieux vaut mourir sur la mer que de mourir devant ma mère. Quand quelqu’un part de chez lui et que dans sa tête il est déjà mort, il n’a plus peur. Ces jeunes n’ont peur de rien, ils ont perdu leur âme sur la Méditerranée. Pour lui, ce n’est pas la neige qui allait être un obstacle."



Dans son film, Joël Akafou suit ce jeune homme de très près. Cela produit une sorte d’immersion pour le spectateur.

"On comprend ainsi beaucoup mieux les motivations qui vont amener Inza à faire cette traversée. Beaucoup de films ont été réalisés sur cette thématique de l’immigration mais la place centrale accordée à Inza produit un film différent qui place le spectateur à une place particulière pour apprécier le parcours de ce jeune", explique Florent Coulon, le producteur.

En Côte d’Ivoire, Joël Akafou perçoit une jeunesse qui a peur des lendemains incertains, malgré la richesse du pays. C’était une de ses motivations pour faire ce film.

"Comment peut-on arriver à ce suicide dans une société qui a tout ? Je me suis posé cette question. À quel moment cette jeunesse est-elle arrivée à ce suicide – cette jeunesse africaine, cette jeunesse ivoirienne en majorité ? Quand je me suis posé cette question, l’envie de faire ce film est arrivée."

Selon lui, la situation en Côte d’Ivoire risque de se compliquer encore plus avec l’approche des élections de 2020.