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RDC : témoignage d’un ex-otage enlevé dans le nord du pays

Wendy Bashi
21 mars 2023

Dans la province du Bas-Uélé, entre le 28 février et le 05 mars, une trentaine de personnes ont été enlevées. Pour la société civile, les ravisseurs seraient de la LRA.

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Un homme aux champs
Ferdinand est parvenu à fuir Image : Tom Peyre-Costa/NRC

Ferdinand Bamboli Kena a 17 ans. Il raconte qu’il dormait chez lui à Banda. Mais un bruit assourdissant va le tirer de son profond sommeil à 4h du matin. Des hommes en uniforme et armés étaient déjà dans la maison. Ils le prennent et le jettent dehors.  Ensuite tout s’est accélèré.

Des déplacés dans un camp
La société civile du Bas Uélé reste préoccupée par les enlèvements de masse qui secoue la région depuis fin février. (Photo d'illustration)Image : Tom Peyre-Costa/NRC

"Ils nous ont pris pour nous amener dans la forêt. Nous avons marché longtemps en faisant des pauses avant d’arriver dans leur campement. Ces personnes étaient au nombre de 11. Quand nous sommes arrivés, ils nous ont demandé de déboutonner nos chemises. Ils ont pris quelque chose qui ressemblait à un balai, ils l’ont trempé dans l’eau pour ensuite nous asperger le corps. Ils ont pris des petits bouts de bois qu’ils ont mis dans nos cheveux. Ensuite, ils ont pris des morceaux de fils qu’ils nous ont mis aux mains" raconte Ferdinand.

Le jour de son évasion, Ferdinand se souvient qu’il pleuvait beaucoup. Il a réussi à s’enfuir du campement sans éveiller les soupçons de ses ravisseurs. Commence alors une longue marche dans la brousse de 5h du matin jusqu'à midi. Il explique qu’il marchait sans savoir où il allait jusqu’à ce qu’il aperçoive un cours d’eau, qu’il a suivi et qui l'a conduit jusque dans son village.

"Ils nous ont pris pour nous amener dans la forêt" (Ferdinand Bamboli Kena)

Ferdinand est arrivé dans son village dans la nuit du 11 mars. Quand on lui demande comment il se porte depuis son évasion, il se dit penser à ses amis restés en captivité.

"En général, je dirais que je vais bien. Le seul souci est que je suis très préoccupé par le sort de mes amis qui sont restés là-bas. L’autre chose qui m’empêche de bien dormir la nuit, c’est que je n’arrête pas de penser à ce qu’on nous faisait quand nous étions là-bas. Au village à mon retour, j’ai été bien accueilli par ma famille" précise-t-il.

D’après les ex-otages, les personnes qui les ont enlevés s’exprimaient en Acholi (une langue parlée en Ouganda) et en Zandé (une langue parlée par le peuple Zandé que l’on trouve en RCA, au Soudan du Sud et au Congo Kinshasa).