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Mali : des examens sous haute surveillance

Mahamadou Kane
25 mai 2023

Le pouvoir a décrété une politique de tolérance zéro contre les cas de fraude. L'examen a été marqué par le déploiement de policiers à l’entrée des salles.

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Des élèves en classe avec des masques
Les examens pour le Brevet des collèges sous haute surveillanceImage : Michele Cattani/AFP

Dans une salle de classe, Modibo Konaré encourage les candidats avant leur épreuve . Celui-ci surveille, avec une collègue enseignante, les épreuves de mathématiques dans la salle numéro cinq du centre 4 de Djélibougou Doumanzana :

"Le rôle de chacun de nous, c’est vraiment de bien surveiller les enfants, de les suivre de près, de rester vigilants" explique-t-il.

La tricherie, une tendance habituelle

Les cas de fraudes surviennent généralement lors des examens quand les candidats écrivent des réponses dans leur main ou sur un bout de papier dissimulé. 

Une autre fraude assez fréquente est la corruption des surveillants, payés par les candidats ou par leurs parents pour fermer les yeux sur certaines pratiques. 

Mais c’est surtout grâce au téléphone mobile que les candidats peuvent aussi frauder.

Oumar Baba Touré, président du centre 4 de Djélibougou Doumanzana, détaille les dispositions prises pour faire face à d’éventuels cas de fraude :

"Interdiction du téléphone portable pour les candidats dans le centre, interdiction du téléphone pour les surveillants eux-mêmes dans les salles. Les sacs et autres matériels qui n’ont rien à avoir avec le déroulement des épreuves sont laissés à la porte. La sécurité est là pour nous aider à faire ce travail".

"Le candidat vient uniquement avec son bic, peut-être avec sa calculatrice non programmable. On n’a pas besoin d’autres choses", martèle-t-il. 

Lors de notre passage, un sujet de l’épreuve ECM, Education civique et morale, a fuité et a dû être remplacé, explique Ibrahim Maiga, le vice-président du centre du TSF, un quartier de Bamako :

"Après l’ouverture de l’enveloppe contenant les sujets, nous avons reçu un appel de la hiérarchie nous consignant de reprendre les sujets et de les ramener au Cap, le centre d’animation pédagogique, afin de procéder au changement. Apparemment, il y a eu une fuite quelque part et nous avons été rappelés pour ça. Le premier président est actuellement au Cap pour récupérer le sujet qui doit remplacer celui qui a fait l’objet de fuite".  

Des éléves dans une salle declasse
Les autorités de la transition annoncent zéro tolérance pour toute fraudeImage : Michele Cattani/AFP

La rigueur dans les centres

La surveillance des centres a été très rigoureuse cette année avec notamment un nombre important de policiers déployés. Cette mère d’un candidat, qui préfère garder l’anonymat, estime que c’est un peu trop et qu’avec un dispositif allégé, les candidats se sentiraient plus à l’aise.

"Certains peuvent estimer que les épreuves sont compliquées et d’autres non. Je crois que quand c’est comme ça, il ne faudrait pas un dispositif de sécurité qui impressionne les candidats" explique-t-elle.

Mais Maimouna, candidate de 17 ans au centre du TSF, pense que la présence de cinq policiers dans la cour de l’établissement ne devrait pas perturber le bon déroulement des épreuves.

"Parce qu’ils ne sont pas dans les salles pour nous effrayer ou dans les alentours. Je dois dire que dans notre salle, nous sommes à l’aise. Il n’ y a pas de fraude, ni rien. Tout se passe bien" assure la jeune ffille.

Les épreuves ont pris fin ce mercredi et pour l’instant, on ne dispose d’aucun bilan qui puisse indiquer si le durcissement des mesures de surveillance a pu réduire la fraude aux examens.