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Burkina Faso : "Pas d'élection sans sécurité"

Carole Assignon | Avec agences
1 juin 2023

Selon le premier ministre Burkinabè, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla "on ne peut pas faire des élections sans la sécurité". Des propos qui font réagir sur place.

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Graffiti mural sur la sécurité
Le chef du gouvernement burkinabè mise avant tout sur la sécuritéImage : AP/picture alliance

Devant l'Assemblée législative de transition, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla a affirmé, en début de semaine (mardi), qu'il ne pourrait y avoir d'élections "sans sécurité", alors que le Burkina Faso fait face à des attaques djihadistes incessantes.Une manière de dire que la sécurité passe avant la démocratie mais sans préciser quand les conditions pour des élections seront réunies.

La sécurité d'abord

Depuis 2015, le Burkina Faso fait face à une progression des groupes djihadistes sur son territoire, ceux-ci ayant étendu leur aire d'action depuis le Mali et le Niger.

Dans ce contexte, selon le chef du gouvernement burkinabè, Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla, organiser des élections, alors qu'une partie du territoire est inaccessible, conduirait à une situation où celui qui sera élu risque d'être considéré comme mal élu.     

Des soldats de l'armée burkinabè
Selon le premier ministre, assurer la sécurité est une prioritéImage : picture alliance / ASSOCIATED PRESS

Toujours selon le Premier ministre burkinabè, pour que les élections soient acceptées, il faudrait qu'au moins l'essentiel du pays puisse participer au scrutin.

"Ceux qui veulent des élections rapides, demain nous pouvons les organiser s'ils assurent la sécurité du Burkina Faso. Même demain nous sommes prêts. Si vous avez une baguette magique qui peut nous assurer la sécurité le plus tôt possible, nous organisons les élections", insiste le chef du gouvernement.

En 2022, le Burkina Faso a connu deux coups d'Etat et est dirigé depuis septembre dernier par le capitaine Ibrahim Traoré.Les militaires doivent rendre en principe le pouvoir aux civils en juillet 2024, après une élection présidentielle.

Risque de "s'embourber"

Le retour des civils aux affaires, c'est ce à quoi semble se préparer le Mali, autre pays en transition qui fait face lui aussi aux attaques terroristes.

Mais contrairement au Burkina Faso et en dépit des défis sécuritaires, Bamako a annoncé pour le 18 juin un référendum sur une nouvelle Constitution.

"Si on va dans ce paradigme, on risque de s’embourber"

Certes, il ne s'agit pas encore de rendre le pouvoir aux civils mais la junte présente ce scrutin comme la première étape d'un calendrier qui doit aboutir à des élections en février 2024.

Le juriste et homme politique burkinabè, Abdoulaye Soma, rappelle que la sécurité ne doit pas être une condition absolue.

" Il ne faut pas s'attendre à ce qu'il y ait une sécurité générale et absolue pour qu'il y ait élection. Si on va dans ce paradigme, on risque de s'embourber. Parce que la transition, elle doit être limitée dans le temps parce que c'est un régime qui n'est pas fondé démocratiquement" explique Abdoulaye Soma. Selon lui, s'il devait y avoir une prolongation de la transition, il faudrait, dans le cas du Burkina Faso, arriver à former un consensus national avec les forces vives de la nation.

Des forces vives que sont les autorités coutumières et religieuses, la société civile, la classe politique et l'armée.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique